Lancer des idées, faire des propositions, c'est bien. Tenter de les mettre en oeuvre, c'est mieux !
Il y a presque un an, j'ai lancé l'idée d'acclimater par chez nous le prêt de bibliothécaires. Aujourd'hui, et pour une expérimentation d'un semestre, nous proposons sur notre campus d'emprunter un bibliothécaire.
Les conditions de l'expérience sont les suivantes :
- Le service est réservé au personnel universitaire du campus
- Les possibilités d’emprunt sont de 1 bibliothécaire par trimestre pour une durée de 2h renouvelable 1h immédiatement après.
- L'emprunt peut se faire sur place à la bibliothèque ou dans un bureau ou un laboratoire du campus Croix-Rouge.
- Les bibliothécaires concernés sont les quatre conservateurs de la section, tous volontaires.
- Les personnes intéressées rempliront un formulaire avant l'emprunt, pour évaluer la demande et déterminer quel bibliothécaire y répondra, et après, pour contribuer à l'évaluation de l'expérimentation.
La limitation au personnel universitaire - les enseignants sont le principal public visé - existe pour s'assurer d'être en mesure de répondre rapidement aux éventuelles demandes. La période, janvier à juin, a été choisie car c'est celle où nous sommes le moins pris par les sessions de formation à la recherche documentaire.
Pour ce qui me concerne, l'enjeu principal de l'expérimentation est de voir si une demande pour ce type de service existe ou non parmi le public visé.
Si c'est non, on retentera peut-être le coup en 2011 en visant cette fois-ci les doctorants et autres étudiants avancés.
Si c'est oui, espérons que le bilan de l'expérience permettra alors de vaincre les réticences d'un bon nombre de nos collègues.
En effet, si la proposition a fait l'unanimité sans soulever de problème particulier au sein de l'équipe de direction du SCD, elle a suscité une forte opposition au sein de la section. Pas tant sur la prestation de service proposée que sur l'analogie faite avec le prêt de documents pour la définir et la dénommer. Bien qu'ils ne soient pas amenés à participer directement au service, plusieurs collègues ont exprimé leur crainte d'être assimilés par extension à des objets et de voir ainsi se renforcer le manque de considération qu'ont certains enseignants pour les bibliothécaires. Ils craignent également que cette dénomination, par son manque de sérieux, dégrade l'image de marque de la bibliothèque. Pour ma part, en optimiste qui tente de rester lucide, je suis persuadé que mettre en avant nos compétences et nous rendre utile en rendant un réel service ne peut qu'améliorer nos relations avec les usagers...
7 commentaires:
Bravo pour cette initiative ! Il est vrai qu'à Nancy nous ne sommes pas allés complétement au bout de ton idée.
Et bien, attendons en effet de savoir si ce service rencontre un écho. Nous savons qu'en tant que bibliothécaire, nous pouvons rendre un fier service, mais nos usagers le savent-ils ? Une question tout de même : pourquoi une telle politique de prêt, i.e. 2 à 3 heures "seulement" par trimestre ?
Mouais, j'ai la même question que Raphaele sur les restrictions qui font très "bibliothécaire". Le service ne marche pas encore qu'on le restreint déjà. Autrement, je ne comprends pas le positionnement orienté E-C. En lisant les pistes proposées, ils auront tout lieu de penser que le bib ne peut rien apporter : rédiger une biblio (je sais faire quand même...), valider l'information (c'est mon boulot), rédiger un blog (je m'en fous...), connaître la BU (non mais vous sous-entendez que je suis une truffe ou quoi?) bref, pourquoi ne pas être parti sur les M et D. Je pense qu'il faut toucher les enseignants chercheurs de façon différente : pied dans la porte, apéro ou petit-déj. sans oublier les petites attentions qui créént du lien : prêter des ordi portables, des bureaux, offrir des gommes et des stylos, mettre en devanture leur dernier ouvrage (acheté en plusieurs exemplaires par ailleurs)... mais bon, n'ai jamais été très chaud pour l'emprunt de bib, formulé ainsi
Raphaële, Olivier,
On est parti sur les enseignants, et avec des conditions d'emprunt limitées, par crainte de ne pas être en mesure, avec seulement quatre bibliothécaires disponibles, de répondre à une éventuelle forte demande.
Au bout du compte, car effectivement on a toujours du mal à toucher les enseignants, même quand on travaille avec eux pour mettre en place les formations et même quand on est plein de petites attentions pour eux, je me dis depuis quelques temps qu'on risque plutôt de ne pas répondre à une absence de demande. On verra...
Voici venue l'heure du bilan, qui est très mitigé. Seules trois personnes ont fait appel à ce service pendant la période d'expérimentation. Il est donc clair que notre proposition de service et la communication qui l'a accompagnée n'ont pas particulièrement augmenté la demande des enseignants du campus pour ce type de prestation.
Les emprunts eux-mêmes se sont bien passés et se sont prolongés par des contacts et des rendez-vous complémentaires avec les personnes concernées.
Une douzaine de séances sur le même modèle ont eu lieu, à notre initiative, dans le cadre de la formation des doctorants : nous avons remplacé la dernière séance de travail en groupe initialement prévue par des rendez-vous individuels, efficaces et appréciés eux aussi.
Même si la demande n'est pas (encore) là, nous conservons l'idée de proposer, dans un futur plus ou moins proche et à l'échelle du SCD, une offre de service individualisée à destination des enseignants et des étudiants avancés, avec ou sans analogie avec le prêt. Affaire à suivre, donc...
Très intéressant ce petit article... J'ai cru comprendre que, à la BU de Reims, l' "emprunt de bibliothécaire" s'était transformé en "rendez-vous avec un bibliothécaire" (http://www.univ-reims.fr/site/bibliotheques/services-en-ligne/rendez-vous-avec-un-bibliothecaire,15132,26136.html?). Pourriez-vous nous dire quand et pourquoi la terminologie a changé ? De même, aujourd'hui, le service fonctionne-t-il bien ? Et quels sont les arguments pour placer la barre d'admission au niveau des master ?
Comme dit dans le commentaire du 29 septembre 2010, la présentation avec analogie avec le prêt n'a pas été au-delà de la phase d'expérimentation. Par manque d'adhésion du public visé, et en raison de réticences d'une partie des collègues de la BU à cette façon de présenter le service.
C'est donc la proposition plus classique mais assez équivalente de rendez-vous individuel qui a pris la suite, en 2011 ou 2012.
Le service fonctionne plutôt bien, avec à chaque fois le sentiment, au bout d'1h ou 2 de rendez-vous, d'être vraiment utile pour les usagers concernés.
La barre d'admission a été fixée au niveau des Master pour s'assurer d'être en mesure de répondre à toutes les demandes, et aussi parce que, contrairement aux étudiants de Licence, les Master ne suivent pas systématiquement de formation à la recherche documentaire à la BU, alors qu'ils ont des besoins spécifiques qui apparaissent à ce niveau : bases spécialisées, gestion de bibliographie, veille...
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