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samedi 13 février 2010

Qui a BU, BUra ?


Sans rentrer dans le détail complet des statistiques de notre activité, je me suis penché sur celles de l'an passé, ou du dernier automne plutôt, sachant que les enseignements sur notre campus ont été suspendus pendant de nombreuses semaines au printemps dernier, ce qui a eu un impact certain sur l'activité de la bibliothèque et vide de sens toute comparaison avec l'année précédente.
Par contre, en 2009 aussi bien qu'en 2008 (en 2007 le campus avait été bloqué à l'automne, par contre), nous avons fonctionné "normalement" de septembre à décembre, période qui correspond généralement à celle de notre plus forte activité.
Ce qui saute aux yeux quand on regarde les chiffres dont nous disposons, c'est que les principaux indicateurs sont en baisse, y compris le nombre d'étudiants inscrits aux UFR du campus, mais de manière assez faible (7 116 étudiants, en baisse de 1,47%).
A la limite, on ne sera pas surpris de constater que le nombre de prêts soit en baisse assez conséquente (59 659, soit 6,57% de moins qu'en 2008), pourtant il s'agit d'une tendance récente pour cette BU : en 2008, le nombre de prêts à l'automne était en augmentation de 4% par rapport à 2006, année de l'ouverture de la bibliothèque Robert de Sorbon. Il est à noter cependant que, parallèlement, l'utilisation de la documentation électronique n'augmente pas très significativement, bien que celle-ci soit de plus en plus facilement accessible depuis l'extérieur de l'université, via le bureau virtuel.
Ce que je trouve encore plus inquiétant, c'est que le nombre d'entrées soit encore en plus forte chute que le nombre de prêts : de 7,88% par rapport à 2008 à 194 086 passages enregistrés au portillon.
Certes, il manque à notre BU de véritables espaces de convivialité, mais avec un bâtiment récent et fonctionnel dans un campus en phase avancé de délabrement, un bon équipement informatique, des collections adaptées, des formations à la recherche documentaire systématiques et une volonté continue de développer une politique de services aux usagers, on pourrait penser qu'on est dans des conditions correctes pour déveloper l'activité de la BU. Ce n'est visiblement pas le cas.
Il est clair que, si cette tendance se confirme, il faudra très vite engager des chantiers pour faire évoluer et repenser le rôle et les missions de la BU (la question ne se pose pas qu'à Reims, tout récemment, Alain se la posait aussi dans Ma(g) BU), à moins qu'on se contente à terme tout simplement d'envisager leur disparition.
Sans céder à un effet de mode, le rapprochement que le concept de learning center induit entre enseignants, spécialistes des TICE, informaticiens et bibliothécaires me semble une idée très intéressante. Si les BU ont une spécificité, c'est bien qu'elles sont des établissements universitaires (pour enfoncer une porte ouverte), et pour se forger un avenir elles devront trouver un moyen de continuer à faire ce qu'elles ont toujours fait : fournir un service d'information aux étudiants (et aux enseignants) qui complète l'information dispensée en cours et permette la réussite des études.
Hors, les besoins constatés concrètement aux postes d'information ici sont clairs : les étudiants ont besoin de places de travail individuelles, de salles de travail en groupe, d'un accès aux services informatiques, de documents de base pour les études (manuels, codes),  d'une assistance pour l'utilisation de l'informatique et les services en ligne, notamment ceux proposés par l'université et les enseignants. Une BU est tout à fait en mesure de fournir ces services, mais on peut fort bien imaginer que d'autres structures, plus souples et plus proches des activités pédagogiques, le fasse aussi bien ou mieux.

On n'en est pas là, mais qui sait, peut-être qu'à ma grande surprise je finirai par essayer de me reconvertir dans l'enseignement. Après tout, l'université de Rouen propose depuis peu une unité transversale sur l'histoire du rock dans les années 70 intitulée, "Rock, culture et politique, les seventies" et, il y a quelques semaines, j'ai été tout surpris de constater que la biographie du groupe new wave Magazine que je venais d'acheter avait été éditée par les éditions de l'université de Northumbria. A Reims, on n'en est pas encore là, que ce soit au département d'Histoire ou aux Presses universitaires, mais je vais quand même continuer à potasser mon histoire du rock...

4 commentaires:

27point7 a dit…

Qui a bu Bura la tasse, c'est ça?
En tout cas, vu l'affluence depuis janvier, j'imagine que les statitstiques globales sur 2009/2010 seront vraiment calamiteuses...
Mathieu

JC Brochard a dit…

Oui Mathieu, ou plutôt qui a une BU maintenant aura ou pas une BU plus tard...
Pour la fréquentation en janvier, je me souviens que l'un des objectifs de la mise en place du LMD avec deux semestres d'étude était d'avoir une année universitaire mieux remplie.
Au bout du compte, on a gardé quasiment intactes les coupures estivales et de fin d'année, plus les vacances d'hiver et de printemps, et on se retrouve avec un temps mort supplémentaire d'un mois pour les partiels de fin de semestre, entre les partiels eux-mêmes, les semaines blanches de révision et la suspension des cours pour les corrections et les oraux. Super progrès !

Anonyme a dit…

quelques hypothèses : pas de cafétéria, personnel distant (pas tous hein), accueil trop traditionnel, chauffage déficient, présentation des documents trop traditionnels...

learning center = une bonne idée

Faudrait faire une enquête informelle à chaud en tête à tête avec les étudiants...
En tout cas quand on voit que le chemin pour accéder à la bibliothèque n'est pas dégagé quand il neige, on comprend pourquoi la bibliothèque est vide et comment la BU est considérée à la fac....

El Carambar

Anonyme a dit…

accueil trop traditionnel?
Zut, on aurait du se déguiser pour mardi gras!
Mathieu