jeudi 24 mai 2007
On croit toujours bien faire...
Et on croyait contenter tout le monde en programmant le remplacement, en trois vagues ces derniers mois, de toutes les chaises des places publiques du deuxième étage de notre bibliothèque. Soit quand même plus de 500 sièges en plastique, plus ou moins en bon état, d'un bel orange typiquement seventies (logique, puisqu'elles doivent dater pour la plupart de l'ouverture de la bibliothèque en 1976).
Cette opération a en partie été financée avec la quote-part qui nous revient sur les consommations des distributeurs.
Les nouvelles chaises dont en bois clair, avec un design sobre que, dans quelques années, on qualifiera peut-être de typiquement début XXIe.
Le remplacement des chaises s'est passé sans souci, jusqu'au jour où les collègues ont voulu échanger les dernières vieilles chaises, encore occupées par des étudiants, contre les belles chaises toutes neuves.
Dans un premier temps, une des étudiantes a refusé d'abandonner son siège. Elle l'a finalement laissé à nos collègues, mais pas sans lui confier avec un mot écrit à l'intention de la direction, sur feuille à carreaux avec une belle écriture ronde, dans lequel elle nous suppliait de ne pas remplacer les sièges actuels, bien rembourrés, contre des chaises en bois toutes dures, car elle et ses collègues passent de longues heures assis dessus...!
Eh voilà, nous avons cru bien faire, mais nous aurions peut-être dû faire une enquête au préalable pour savoir si nos étudiants préféraient des chaises éventrées mais rembourrées à des chaises en bon état (la vieille chaise en photo est un exemple de celles conservées en bon état). D'un autre côté, je suis persuadé que si nous avions fait une enquête de public au préalable, nous n'aurions pas pensé à poser cette question...
Reste que nous avons sur les bras quelques centaines de vieilles chaises oranges. Si elles suscitent tant de nostalgie chez nos étudiants, nous devrions peut-être prendre contact avec une association caritative pour organiser une vente de chaises aux anciens carabins qui se sont succédés ici depuis trente ans : après tout, c'est ce que la Mairie de Nancy a fait avec les anciens pavés de la Place Stanislas et l'opération a rencontré un très grand succès !!
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3 commentaires:
Oui je me souviens d'avoir visité une BM dont la directrice s'était retrouvée avec un lot de chaises belles mais inconfortables. Elle a fait assoir son conseil d'administration dessus. A la fin du conseil, ils ont voté le remplacement des chaises sans problème...
cet exemple est un cas d'école! comme quoi la "2.0 attitude" c'est rien d'autre qu'être à l'écoute des besoins des utilisateurs et pas seulement via le numérique... Merci pour cet exemple que je reprendrai volontiers dans des formations!
Effectivement superbe cas d'école. Et beau plaidoyer pour l'écoute et le dialogue avec les usagers !
Je ne vois pas le rapport avec le numerique. Sans le web on écoute forcement plus de gens, parce que beaucoup n'utilisent pas ce moyen étrange(49% des menages equipés, seulement.En BM 10 à 15% d'utilisateurs de l'opac, 20% selon d'autres sources. Bon, en BU c'est différent, ils sont tombés dedans quand ils étaient petits).
En un peu plus large, on appelle aussi ça la democratie participative, il parait.
Probleme : les enquêtes-questionnaires en BM, j'ai essayé, c'est moins de 30% de réponses. Peu utilisable.
On reconnait le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant, disait Prévert. Tes chaises, c'est pareil
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