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samedi 29 novembre 2008

DAPHNE, la préhistoire de l'informatique à l'imparfait du présent

C'est par l'ADBS que j'ai appris cette semaine la mise en ligne par l'INIST-CNRS en partenariat avec les Maisons des Sciences de l'Homme du portail DAPHNE, qui permet la consultation à partir d'un point d'entrée unique de plusieurs bases de données bibliographiques dans les domaines de la préhistoire, de la protohistoire et de l'archéologie.
Vu mon propre passé, je conserve un intérêt pour la documentation patrimoniale, alors je suis allé visiter DAPHNE et, pas vraiment par hasard, j'ai commencé par faire une recherche auteur sur "brochard".
Première — mauvaise — surprise, la recherche est guidée et ne permet d'entrer que des termes figurant dans l'index, tels qu'ils sont construits dans cet index. Comme les sources de données sont hétérogènes (les termes "Brochard, Jean-Christophe", "Brochard, J.c", "Brochard, J.-Ch" peuvent désigner un même auteur), le réflexe est de vouloir combiner plusieurs termes. On clique sur le petit "i" d'information à côté de la zone de saisie, et voilà ce qu'on lit :

"Pour une combinaison d'auteurs voir l'aide". Génial, ça fait envie !
Mais je suis quelqu'un d'obéissant et pas contradictoire, alors je fais l'effort d'aller consulter l'aide. Et là, c'est le bouquet :

DAPHNE est présenté comme étant en version 1.3, pas en version béta... Une communication a été faite autour de sa mise en ligne, reprise par de nombreuses publications. Je suppose qu'un budget a été alloué à ce projet... Pour ce qui me concerne, même pour un site personnel je n'oserais pas mettre en ligne un produit pas terminé, alors voir quelque chose comme ça produit en 2008 sous la prestigieuse étiquette du CNRS, ça surprend !
En fait, le principal intérêt de DAPHNE semble être de permettre de consulter gratuitement les données de la base de l'INIST FRANCIS pour ceux qui n'y sont pas abonnés.
Quant à l'ergonomie plus généralement du portail, elle ne fait aucune concession aux améliorations actuellement en phase d'implantation sur les nouveaux produits bibliographiques. Ce qui sauve DAPHNE, c'est qu'une zone permettant de rechercher dans tous les champs, mais ne montrez pas une base comme SCOPUS (Je ne connais pas le Web of Science utilisé au CNRS) aux partenaires de DAPHNE, ils risqueraient de croire qu'ils ont été transportés sur une autre planète !!

Cette petite aventure m'a donné envie de retourner voir les bonnes vieilles bases bibliographiques et patrimoniales du ministère de la culture. Et là, pas de surprise, rien ou presque n'a changé depuis le milieu des années 90. C'est le cas pour les bases des Monuments Historiques et de l'Inventaire, auxquelles on accède désormais par le portail Architecture & Patrimoine, une porte d'entrée commune avec un bel habillage pseudo grand public derrière laquelle se cachent différentes bases à l'interface de consultation inchangé :

Idem pour la base bibliographique Malraux, qui n'a pas du tout évolué. Il faut en passer par la "Recherche experte" pour une recherche par index, la "Recherche mots clés" proposée en page d'accueil n'étant pas une recherche libre sur tous les champs (elle refuse par exemple de combiner un mot auteur avec un mot titre) :

2 commentaires:

Laure a dit…

En revanche, pour les bases patrimoniales, il y a maintenant l'onglet collections du site Culture.fr : un moteur de recherche unique portant sur de nombreuses sources - illustrées ou non - (Joconde, RMN, Mérimée, les collections du MNAM, Enluminures, etc...). La recherche est assez efficace, et la catégorisation par facettes permet de naviguer facilement dans les résultats. J'ai testé avec "Brochard", il y a pas mal de résultats ;-)

JC Brochard a dit…

Laure,
Effectivement, c'est tout autre chose ! Il y a même des fils RSS personnalisés sur les résultats de recherche...
Comme quoi, même avec des données issues de bases anciennes, on peut proposer une interface publique de consultation digne de la fin de la première décennie du 21e siècle...