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mercredi 27 août 2008

C'est pas facile de tricoter une politique de services au public !


Oui, décidément, il y a plein de contraintes contradictoires pour mettre en place une politique de services. Il y a les missions de l'établissement et les objectifs fixés par la tutelle, il y a l'existant des services, il y a les compétences disponibles au sein de l'équipe et celles qu'elle est susceptible d'acquérir, et surtout il y a le public, l'actuel et le potentiel, celui qui décidera ou pas d'utiliser ces services.
Une illustration de ces difficultés a été donnée dans une info de la Canadian Broadcasting Corporation signalée récemment par Unshelved : suite à une demande de la municipalité, le réseau de bibliothèques des Comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry au Canada va recentrer ses services sur la literacy (l'acquisition et la maîtrise des savoirs) et, en conséquence, des activités manuelles et artistiques proposées par les 18 bibliothèques du réseau vont céder la place à des clubs de lecteurs, des soirées Scrabble ou, sans que ça ait à voir avec la lireracy, des soirées jeux vidéo pour attirer les jeunes.
Une polémique est née autour de la décision de la bibliothèque de Long Sault de demander au club de tricot et de crochet Itch and Stitch de trouver un autre lieu pour se réunir.
Je ne sais pas si Pamela Haley, la responsable des services du réseau, compte s'engager dans la politique, mais elle y aurait peut-être de l'avenir. En réponse à cette polémique, elle a suggéré que les membres du club de tricot montent un club de lecteurs, ainsi ils pourront se réunir à la bibliothèque pour débattre de livres, et rien ne les empêchera de débattre en tricotant !
Cette histoire a fait le tour des sites et forums professionnels de bibliothécaires et l'article de la CBC a été commenté 57 fois à ce jour, beaucoup par des bibliothécaires. Je ne les ai pas tous lus, mais on y trouve à la date du 19 août, postée par Striker148, une réponse de Pamela Haley, qui donne des précisions. Elle explique notamment que l'idée n'est pas d'interdire les activités manuelles et artistiques, mais de favoriser l'hébergement d'activités qui font utiliser plus largement les services de la bibliothèque.
On dirait que, parfois, pour monter une politique de services, il faut être un peu fakir, pour marcher sur des aiguilles, et savoir qu'on peut se prendre des crochets !

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